La Maillerie : le quartier « filature » qui veut tisser des liens humains

31/01/2018

Niché au coeur de la métropole lilloise, un quartier pas tout à fait comme les autres s’apprête à voir le jour. Un quartier, tourné vers ses futurs habitants, qui garde en mémoire le passé des lieux.

Son nom, la Maillerie, s’inspire de l’histoire du site qui a accueilli, l’un des fleurons de l’industrie textile nordiste, les 3 Suisses. D’abord filature puis géant de la vente à distance, le groupe est né autour de l’acte de tisser. Un acte que la Maillerie ambitionne de perpétuer en entrecroisant, non plus les fils de laine ou de coton, mais les habitants, les passants, les travailleurs… qui le côtoient au quotidien. Un quartier, tel une filature qui tisserait des liens humains.

La Maillerie, c’est un projet urbain innovant, qui n’hésite pas à expérimenter et à initier de nouveaux modes d’interactions entre ses habitants et les acteurs locaux. C’est la conviction qu’un quartier peut apporter des réponses aux enjeux économiques, sociétaux et environnementaux d’aujourd’hui.

 

LE RENOUVEAU D’UN QUARTIER HISTORIQUE

L’ancien site logistique des 3 Suisses, situé entre Villeneuve d’Ascq et Croix, va être reconverti en un quartier nouvelle génération. Plus de 700 logements, des bureaux, un hôtel, une école... vont notamment sortir de terre à compter de 2018, une fois la majorité des bâtiments existants déconstruits et les réseaux et voieries créés. En plein coeur de la métropole lilloise et à quelques minutes à pieds du centre-ville de Croix, ils bénéficieront d’une situation de choix et d’un secteur parfaitement desservi par les transports en commun et les axes autoroutiers.

 

 

UNE NOUVELLE MANIÈRE D’HABITER

À la Maillerie, on ne veut pas seulement construire des bâtiments mais également du bien-être et réunir les conditions du bien-vivre ensemble. Le quartier a été pensé par Linkcity et Nodi comme un lieu de vie, créateur de lien social, qui associe des initiatives culturelles, sociales et solidaires à des engagements en faveur de la biodiversité et de la mobilité douce.

Les logements seront répartis dans des résidences de trois, quatre et cinq étages, construites en U et donnant sur des jardins suspendus. En termes de typologie, les appartements iront du studio à la résidence service pour les personnes âgées en passant par les T3, T4 ou T5 pour les familles, avec des modes d’accession ou de location variés. De quoi favoriser la mixité générationnelle, familiale et sociale et rendre les logements accessibles au plus grand nombre.

La Maillerie sera également un lieu d’innovations et d’expérimentations tant dans le domaine du commerce que dans celui des services aux habitants. Des espaces physiques et numériques seront développés pour favoriser les rencontres et les échanges entre les habitants tout en facilitant leur quotidien.

La nature et les mobilités douces auront une place de choix. De nombreux espaces végétalisés, une zone potagère et un parcours sportif le long de la marque jalonneront le quartier. De vastes zones piétonnes, des équipements pour 2 roues (pistes cyclables, garages à vélos spacieux et sécurisés…) et le cantonnement des véhicules individuels participeront à rendre l’environnement plus doux et apaisé.

 

 

LA MAISON DU PROJET, UN LIEU QUI PRÉFIGURE LE QUARTIER DE DEMAIN

La Maison du Projet a été imaginée pour rassembler et fédérer les voisins, riverains et futurs résidents. Véritable condensé du futur quartier, il s’agit d’un lieu hybride entre lieu de vie, de travail, de loisirs, de souvenirs et de partage. Elle accueille pour l’heure une expérimentation de ferme aquaponique, une exposition sur l’héritage créatif et entrepreneurial des 3 Suisses et des acteurs de l’économie sociale et solidaire.
 

 

UN CHANTIER "ZERO DECHET"

Destinés pour la plupart à la démolition, les bâtiments existants ne représentent pas moins de 30 000 tonnes de béton, 10 000m² de parquet en chêne, 4 500 luminaires et plusieurs kilomètres de rayonnages. Après un important travail d’identification, de diagnostic de réemploi et une dépose soignée, les matériaux sont récupérés par des associations solidaires ou des industriels qui leur offrent une seconde vie, le tout dans un cadre juridique sécurisé.

Le béton sera recyclé selon un processus complexe élaboré en partenariat avec Neo-Eco Recycling et l’École des Mines de Douai. Selon la granulométrie, il servira à produire du carrelage, du granulat pour voirie et même du nouveau béton pour construire les futurs bâtiments du quartier. Les parquets en chêne massif ont été repris par le fabricant de revêtements de sols Tarkett puis découpés en fines couches collées sur une âme en pin. Ces nouvelles lames seront revendues en tant que série limitée dans les pays nordiques. L’équipe projet étudie également la possibilité de les réutiliser directement dans le projet.

Le collectif roubaisien « Zerm » a quant à lui récupéré poutres IPN, luminaires industriels et autres racks de stockage pour alimenter les stocks du « Parpaing », le premier « dépôt-vente » de matériaux de second œuvre destiné aux professionnels du bâtiment et aux particuliers. Cette ressourcerie d’un nouveau genre a été intégrée au planning de démolition pour permettre la récupération du plus grand nombre d’objets.